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La peur, est souvent la, que faire ?

Dernière mise à jour : 15 déc. 2022

Je me rappelle de ce fameux samedi, c’était un triomphe pour moi. Une victoire réalisée à 22 ans après avoir affronté cette illustre inconnue… Qui est en réalité la peur. Pas n’importe laquelle, d’ailleurs. J’ai réussi à vaincre cette sensation, ancrée en moi depuis mon adolescence. La peur du vide. La peur de me retrouver en hauteur, avoir le vertige et perdre le contrôle, puis tomber.


Ce big challenge pour moi – défier le vide, je le dois à mon ami Daniel qui m’a permis de marcher en montage aux bords de précipices, de braver l’infini du vide qui m’attirait comme un aimant. J’ai donc fait ce qu’on appelle un baptême de montagne, en affrontant cette peur si enracinée en moi-même. C’était une première pour moi.


Étrangement, régler ça m’a permis de découvrir comment affronter ses peurs. De comprendre en quoi consistaient les miennes. Et cette question « Pourquoi n’ose-t-on pas défier nos peurs ? » ne m’a plus quittée.


J’ai donc décidé de me pencher sur ce sujet. Afin de comprendre cette force dévastatrice, mais non moins intrigante !



Rompre avec le fantasme de « vivre sans peur »


La légende voudrait que l’individu doit vivre sans la peur. Mais c’est oublier que ce sentiment, cette émotion, est essentiel à la survie de la Vie ! Sans cette peur, qui provoque des réactions chimiques diverses, l’Humanité serait totalement inerte face au danger. Elle ne ressentirait rien. Elle ne le verrait pas venir. Et ne réagirait pas. Elle se prendrait donc en pleine face, et le danger nous détruirait. La peur de mourir par exemple, est aussi appelée « L’instinct de survie ».


Avec cette idée, il faut donc rompre avec le fantasme de « vivre sans peur », de l’Homme sans peur. Sans l’hormone de l’ocytocine, nous ne serions que des coquilles vides. Cette hormone déclenche une sorte de warning, qui provoque la panique, le stress, et une multitude de réflexes qui nous permettent d’avoir temporairement la capacité de maîtriser la situation, et d’y trouver une solution rapidement. Instinctivement.



Montaigne le disait d’ailleurs très bien : « Ce dont j’ai le plus peur, c’est de la peur. »


Mais elle est bénéfique… Si elle est utile. Car il n’est pas rare que la peur outrepasse sa fonction naturelle. Lorsque c’est le cas, elle devient un obstacle générant une peur morbide, nous liant à l’angoisse, parfois irraisonnée.


C’était mon cas, avec la peur du vide.







Même la peur la plus tenace peut être vaincue si l’on se surpasse !


D’après les recherches scientifiques et thérapeutiques, 80% des problèmes de peur morbide sont résolus grâce à la thérapie qui aide à libérer les peurs cachées dans notre systéme.


Pour avancer dans sa vie, il est nécessaire de vaincre ses peurs, ses phobies, et donc se débarrasser de toutes ses appréhensions et inquiétudes. Du fait d’avoir peur (par avance et sans raison), on s’enferme facilement dans une bulle pour se défendre. Croit-on. Car nous devenons les prisonniers de notre peur qui nous bloque alors, et profite à notre place de notre vie.


Quel dommage de se résigner à vivre avec quelque chose que l’on peut guérir, non… ? Et il suffit de mesurer l’ampleur de cette peur, son poids sur nos désirs et nos rêves, pour se rendre compte d’à quel point elle nous handicape pour nous réaliser.




La peur, un challenger ou un adversaire ?


Dans l’absolu, la peur fait partie intégrante de notre fonctionnement, et on l’a vu, puisqu’elle nous prévient du danger qui nous guette. Mais elle est également un sacré challenger lorsqu’elle prend le pas sur la réalité, se manifeste sans danger réel. Hors contexte, elle devient une phobie. Un adversaire insurmontable qui nous immobilise tous les jours. Nous construisons donc notre propre piège sans nous rendre compte, et il se referme sur nous. En réchapper est ardu.


Le plus important selon mon avis, et d’après mes recherches, est avant tout de comprendre la façon et le pourquoi cette peur a pu grossir en nous. Noter que lorsqu’on veut éviter à tout prix quelque chose, on nourrit très généralement l’inverse. De ce fait, tout contournement d’une situation, d’un contexte, est le biais général pour une création, voire un accroissement de nos peurs. Ce n’est pas LA seule cause, mais c’en est une que l’on retrouve fréquemment.




Comment vaincre ses peurs, alors ?

En s’y confrontant. Et pour ce faire, on doit avant tout retrouver la confiance en soi, en ses capacités. Vaincre la peur, c’est faire de soi son propre allié.

Laissez-moi vous raconter une histoire de l’auteur Pietro Pancrazi, qui me confirma que défier ses peurs, c’était les canaliser :


« Les lièvres n’arrêtaient pas de se lamenter de leur sort. Ils avaient peur de tout : d’être chassé, pourchassés par des hommes et leurs chiens, par les autres animaux de la forêt… Alors, devant cette angoisse, les lièvres décidèrent de mourir, plutôt que de vivre dans la peur absolue.

Ils se rassemblèrent, et se dirigèrent d’un seul homme vers l’étang le plus proche, afin de s’y noyer. À leur arrivée en grand nombre, les grenouilles qui habitaient les lieux, prirent leurs pattes à leur coup, et sautèrent dans l’eau à leur seule vue.


Un lièvre, plus raisonnable que les autres s’en rendit-compte et déclara : « Mes chers amis, allons un peu de bravoure ! Les grenouilles ont peur de nous ! » »


La moralité ? Tout le monde a peur. De quelque chose, de quelqu’un. Les lièvres avaient peur des chasseurs… Mais faisaient peur aux grenouilles.


Doit-on tous se jeter dans l’étang, pour autant… ?


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